Nous l’avons fait !

C’est MAGNIFIQUE les « Bahamas »

Annie Yergeau, admirale

Je n’avais clairement pas une âme de matelot. J’ai facilement le mal de mer et je n’ai toujours pas pleinement confiance que notre quille nous évitera de chavirer.

Je n’ai pas écouté Christian lorsqu’il a d’abord énoncé son rêve de partir vers le Sud en voilier. Cette idée allait dans le sens des folies que je lui connaissais, j’avais confiance qu’elle passerait si je n’y portais pas attention. De toute façon, je n’en avais ni le temps, ni l’argent, ni les habiletés !

Puis, j’y ai mis de ma couleur, petit à petit. Le projet a pris un début de consistance : quand voulions-nous partir ?, combien de temps ?, pour où et avec qui ? Nous avons établi que le projet deviendrait réel le jour où nous changerions notre beau petit Mirage pour le voilier qui nous ferait faire le voyage, ce qui fut réglé en août 2018. À partir de là, il n’était plus question de reculer, les amarres se lèveraient en septembre 2020 !

Christian Roy, capitaine

Amateur de moto avant tout, je n’avais jamais vraiment rêvé de bateau. La voile je l’ai appris en tirant sur les cordes l’une après l’autre. J’attire votre attention sur le mot souligné, car si vous jasez avec un capitaine, il vous dira que ça n’existe pas les « cordes » sur un voilier. Chaque cordage porte son nom : drisses, amarres, balancine, écoutes, etc. Pourquoi ? Il faut imaginer que lorsque le capitaine donne une directive, il est plus facile pour le matelot de comprendre « ramasse l’amarre sur le pont que ramasse la corde qui traîne », quelle corde ?

Malgré toutes ces manœuvres effectuées au fil des ans, je ne me sens toujours pas capitaine. Je suis à la barre, je suis vigilant, j’opte pour la SÉCURITÉ AVANT TOUT, mais il me reste tellement d’expérience à prendre.

Je suis à l’aise avec le départ pour le Sud, mais tellement d’inconnu flotte devant nous. Annie a confiance en moi et c’est ce qui compte. Mes capacités à prendre les bonnes décisions seront grandissantes en franchissant chacune des étapes. La mer sera mon plus grand défi. Ne plus voir terre est insécurisant et j’ai peine à imaginer ce sentiment.

Voilà en gros pourquoi je me sens imposteur. J’ai le souhait qu’au retour je me permette d’être nommé capitaine. Ce rêve sera concrétisé si j’ai réussi à ramener le bateau en bonne condition. Il en va de soi pour l’équipage ! Alors nous en reparlerons au retour…

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